Un bleu pure, rare, presque blanc autour de la pupille, semblable aux neiges éternelles des hautes montagnes et brillants comme des flocons glacés sous le soleil.
Comme une coïncidence, il était chasseur alpin. J'imaginais le reflet d'un glacier imprégné sur sa rétine. En un certain sens, je l'enviais d'avoir vu ces camaïeux de bleux très peu observés par le commun des mortels.
J'étais éblouie.
Une seconde chose m'a frappée le jour où j'ai fait connaissance avec cet homme, c'est l'amour qu'il portait à son épouse, décédée deux ans plus tôt de la même pathologie dont il souffre.
Lorsqu'il avait une sensation de soif d'air, comme un manque d'oxygène en altitude, lorsqu'il craignait la venue d'une dyspnée aigüe dûe à des poumons exténués, il prenait la photo de sa femme et la portait sur son coeur.
Il a beaucoup changé depuis qu'il vit ses dernières heures.
J'ai vu son corps, sa peau cruellement collée sur son squelette, j'aurais pu nommer chaque os comme sur un manuel d'anatomie.
Il a beaucoup changé, son visage, ses mains et ses jambes sont définitivement cyanosés par manque d'air, comme si ses yeux avaient déteint sur son corps. Il me fait penser à un tableau de Mìro.
Oui, il a beaucoup changé, mais ses yeux, eux, sont restés intacts, le glacier du fond de son oeil est solide et fidèle.
Il va rejoindre son amour, la prunelle de ses yeux bleus.
💜
RépondreSupprimer