samedi 29 février 2020

La mort aseptisée.

Après chaque départ, après chaque mort, il faut nettoyer et désinfecter la chambre du sol au plafond. 
Les murs,  la télévision, les pieds de la table, le dossier de la chaise, le lit, le matelas, les télécommandes, les poignées, le canapé lit dessus/dessous, les barres du lit, la fenêtre.
Et j'en passe.

Outre le risque d'infection ( La mort est-elle contagieuse ?), Je me demande à quel point nous n'essayons pas de faire disparaitre la maladie, la souffrance, la mort, à coup de balayette.

Hier, j'ai nettoyé une chambre dans laquelle un femme est morte quelques heures avant.
Je suis entrée et je l'ai trouvée horriblement vide. J'ai nettoyé, frotté les surfaces et les recoins et me demandant pourquoi ?
En passant, mon regard s'est arrêté sur un reste de fleurs fanées. 
Des fleurs des champs qu'un proche avait certainement cueillies avec pensées et amour. Ces fleurs qui n'ont jamais été vues par cette femme déjà presque partie.  Des fleurs fanées pour une vie fanée.
Et moi ? Je les vois et je dois les jeter et désinfecter.
Je dois nettoyer les murs,  la télévision, les pieds de la table, le dossier de la chaise, le lit, le matelas, les télécommandes, les poignées, le canapé lit dessus/dessous, les barres du lit, la fenêtre.
Et j'en passe, pour accueillir une nouvelle fin de vie.

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